Historique 1 – La série des 241-P

Les 241-P  –  carrière SNCF de la P-9  –  Le dernier train (COPEF)  –  Transfert à Guîtres  –  Un long sommeil…

L’étude des 241-P fut confiée à la Société des Forges et Ateliers du Creusot (SFAC, anciens établissements Schneider), travail effectué en étroit contact avec la D.E.L. à la tête de laquelle était le polytechnicien Georges Chan, issu du PLM, assisté du centralien André Chapelon venu du P.O.-Midi, lesquelles travaillèrent en parfaite entente.1

Le modèle de référence fut la 241-C-1 du PLM de 1930, première machine française à être équipée de quatre essieux moteurs à roues de 2 mètres. Très puissante, elle l’était cependant moins que les Pacific (231) conçues par le André Chapelon.

241P 241C

Les principales améliorations furent : accroissement des sections de passage de la vapeur dans les cylindres, surchauffe de la vapeur, augmentation de la longueur du foyer, augmentation de la robustesse du châssis, motorisation de l’alimentation en charbon, optimisation du graissage, et standardisation des différents organes.

Mais les 241-P n’étaient pas pourvues des toutes dernières innovations techniques. Ce machines devaient être produites en urgences et en période de pénurie afin de rééquiper le parc de la SNCF. Il n’était pas possible de soumettre la disponibilité de ces machines aux aléas de la recherche et de l’expérimentation, ce qui fut par contre le cas du prototype 242-A-1 qu’André Chapelon avait retravaillé avec succès dès 1938 et qui vit le jour en 1946.

On évoque aussi d’autres raisons à ces limitations, telles que de vieilles concurrences entre ingénieurs issus des anciennes compagnies, ou encore l’ambition de jeunes ingénieurs pressés d’en finir avec la traction vapeur, au profit de la traction électrique. Le paradoxe étant que les 241-P étaient aussi puissantes que les machines électriques (puisqu’elles prirent le relais des trains express acheminés par celles-ci depuis la capitale) et que les projets de Chapelon visaient des circulations commerciales à vapeur à 200 km/h jusqu’en 1980. Mais ceci est une autre histoire…

Les 241-P furent produites en 35 exemplaire entre 1948 et 1952. Ces machines furent réparties sur les régions Sud-Est et Nord. 

L’électrification de Paris-Lyon les repoussera sur Lyon-Marseille, puis provoquera leur mutation sur Nevers, et enfin leur répartition sur l’Est ainsi que sur l’Ouest où elle assuraient des trains lourds vers la Bretagne. La dernière machine en activité à été réformée dans la région Ouest en septembre 1969. Ainsi les 241-P auront été les dernières machines à vapeur construites en France.

Elle demeurent les plus imposantes machines de série construites dans notre pays, et parmi les plus puissantes aux côtés des excellentes 240-P (qui n’ont pas survécu). Elles sont aussi les dernières qui ont suscité l’admiration du public pour les grandes machines à vapeur de ligne, tant auprès des amateurs et des enfants, que des cheminots eux-mêmes qui ont admiré avec fierté celles qu’ils appelaient dans leur jargon les « 2P ». La P9 porte les numéros de construction 4911 et FO 746 de région. Sa chaudière fut éprouvée à 30 bar le 6 février 1948 à Châlon-sur-Saône.

1 : Maurice Maillet et Marcel Chavy, « Les Mountain françaises », 1979.

Les 241-P  –  carrière SNCF de la P-9  –  Le dernier train (COPEF)  –  Transfert à Guîtres  –  Un long sommeil…